Rédaction Jeanne Valois, juillet 2017

Rébénacq du XIXe siècle à aujourd’hui

L’évolution des moulins et l’activité économique

Lors de la Révolution, sont abolis les privilèges, notamment le droit de banalité qui obligeait les habitants à porter leur grain au moulin seigneurial et leurs draps au foulon. Des remaniements fondamentaux interviennent : les trois moulins seigneuriaux sont vendus comme Biens Nationaux : le moulin à papier est vendu à son fermier, le maître papetier Jean-Pierre Raguette.

Dès l’an IV, au moins cinq propriétaires, la plupart terriens, bâtissent des moulins à farine sur le Néez ou sur son affluent, le Houndarnas. Au cours du XIXe siècle et au début du XXe, la concurrence est rude entre les moulins à farine dans un piémont où on cultive encore le blé et le maïs à égale importance, certes, mais en quantité relativement modeste. L’industrialisation, avec l’arrivée des minoteries (Pau, Nay), accentue les difficultés. Plusieurs moulins de la commune se transforment alors en moulin à plâtre, scierie à bois, ou abandonnent toute production.

Le moulin à foulon cesse de fonctionner bien avant 1850, période qui correspond au déclin du tissage de la laine sur place et à l’implantation de centres textiles conséquents aux alentours (Oloron, Nay).

Le papetier Jean-Pierre Raguette se heurte à des problèmes financiers. Endetté, il est l’objet d’une saisie en 1826. Le moulin à papier est acquis en 1834 par Jean Palisses-Sabe, meunier et papetier à Montaut. Il l’afferme à son tour, puis, en 1850, le transforme en filature mécanique du lin qui emploie une cinquantaine de femmes et de fillettes. Cette industrie ne dure guère, et en 1858, le bâtiment est converti en scierie à marbre (débitant les blocs en grandes lames). Ultérieurement s’adjoindra une marbrerie pour le façonnage du calcaire marbrier (petits objets, articles funéraires, dessus de cheminées…). Au fil des générations, l’entreprise Palisses prend un important essor, en particulier dans le bassin d’Arudy desservi par le chemin de fer. En 1970, l’établissement est racheté par la société Rocamat. La partie scierie à marbre est fermée ; actuellement démolie elle était située à l’emplacement du fronton. La marbrerie elle-même cesse de fonctionner à son tour en 1982, c’est l’actuelle salle polyvalente dite ‘salle Palisses’.

Charroi boeufs bloc de marbre

Un charroi amenant un bloc de marbre à débiter à la scierie au début du XXe siècle. « on faisait venir des boeufs du Gers car ils étaient particulièrement costauds » a confié une ancienne rébénacquoise.

A l’aube du XXe siècle, une turbine est installée dans le village et permet une production locale et temporaire d’électricité. Plus en aval à environ 2 km du village, une scierie à marbre éphémère est convertie en usine électrique (usine ‘Robert’), toujours en activité.